#GirlsAreUnsafe

15 mars 2018
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Les filles ne sont en sécurité nulle part, halte au harcèlement

(New York, États Unis) La prochaine fois que vous vous trouvez dans un bus ou un train, regardez autour de vous. Combien de jeunes femmes voyez-vous ?

 Plus de 50 pour cent des femmes interrogées lors d’un récent sondage international ont déclaré éviter les transports en commun et les espaces publics par peur d’être victimes de harcèlement. Pas seulement dans un ou deux pays, mais à travers le monde.

 L’Association Mondiale des Guides et des Éclaireuses, qui représente 10 millions de filles et de jeunes femmes dans plus de 150 pays, a mené cette enquête.

70 pour cent des 7000 filles interrogées ont dit que les rues étaient les endroits les plus dangereux dans leurs communautés, et 78 pour cent d’entre elles pensaient que la violence sexuelle était en progression.

Une fille qui en a fait l’expérience à ses dépens est Martha Atuheire , âgée de 25 ans et de l’Ouganda.

Quand elle songe à se rendre dans la ville de Kampala, cela lui donne des frissons et elle se demande si le harcèlement inévitable qu’elle va subir en vaut le déplacement.

 Un jour, elle achetait des vêtements.

« Des vendeurs appelaient les clients ; c’était insupportable parce qu’où que j’aille, les gens me tiraient par la main fermement … cela devenait de pire en pire. Et puis l’un deux a touché ma poitrine. »

Martha se décrit comme « de taille forte ou moyenne » et dit que les vendeurs lui lançaient souvent des insultes, comme « size yange » qui veut dire « ma taille ».

« C’est une expression que la plupart des hommes utilisent pour rabaisser les femmes, en les décrivant comme leur propriété. »

Dans un autre sondage récent, on a demandé à près de 126000 personnes quels étaient les principaux défis que devaient affronter les femmes et les filles où elles vivaient.

L’éducation a reçu 30 pour cent des réponses, suivi de près par les lieux dangereux et la violence avec 25 pour cent.

Ce même sondage demandait ce que les Parlements devraient faire pour œuvrer de manière plus efficace en faveur des jeunes ; 32 pour cent ont déclaré souhaiter se rassembler afin de discuter de leurs besoins et de leurs recommandations.

 C’est exactement ce que Martha a l’intention de faire. Elle fait partie de l’équipe de délégués « à distance » de l’Association Mondiale des Guides et des Éclaireuses qui participe ce mois-ci à la 62ème Commission sur la Condition de la Femme des Nations Unies.

L’équipe de délégués « à distance » et « sur site » représentera les voix des femmes et des filles, en particulier les voix des plus vulnérables qui vivent dans des communautés rurales et autochtones, pour faire en sorte que toutes puissent vivre sans violence.

Lucy Agyeman, jeune femme de 29 ans et du Ghana, fait partie de la délégation sur place. Elle affirme qu’à cause du harcèlement de rue, les filles ne se sentent pas en sécurité, et qu’au Ghana ce comportement ne se limite pas aux espaces publics.

Le harcèlement sexuel pratiqué par des supérieurs hiérarchiques masculins est également un sujet très grave pour les jeunes femmes. Elle se souvient même d’une occasion où son patron lui a touché le derrière.

« Je me suis sentie intimidée et seule. Le harcèlement est un problème dont nous devons parler, et nous devons aussi nous soutenir mutuellement. »

L’AMGE organise un événement pour permettre aux filles et aux jeunes femmes de partager leurs expériences et de lancer un appel pour mettre un terme à la violence sous toutes ses formes.

À travers son regard : #GirlsAreUnsafe (les filles ne sont pas en sécurité) se déroulera le 16 mars à l’hôtel Westin Grand Central de New York de 15h30 à 17h00.

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